Mon origine

Mon pays aux mille collines

D’aucun pense souvent que le Collège Maurice Satineau accueille que des élèves Guadeloupéens. Mais, pas du tout. Figurez-vous que dans ma classe,  j’ai une Indienne, une Suisse-allemande, une Ivoirienne, un Nigérien et même un Italien! Tout cela pour vous dire que le collège rassemble des élèves aux origines multiples.

Je suis moi même d’origine Burundaise. J’ai vécu au Burundi jusqu’à l’âge de 4 ans avant de rejoindre la métropole avec mes parents Français. En Guadeloupe depuis un an ½, je retrouve toutes les sensations de mon enfance (les saveurs culinaires, les odeurs d’épices, de fruits, les paysages, le partage des valeurs, de la culture…).

Dans cet article, je vais vous présenter mon pays de naissance le Burundi également nommé: “Le pays aux mille collines”.

 

Qu’est-ce que le Burundi ?

La République du Burundi “Républika y’Uburundi” (en kirundi, l’une des langues officielles du Burundi) est un pays situé au cœur de l’Afrique de l’Est.

Des plateaux centraux couvrent la plus grande partie du territoire.

Ces terres situées entre 1500 et 2000 m d’altitude comptent une multitude de petits sommets appelés “collines” (Imisozi en langue locale).

Mon “ pays aux mille collines” est entouré par la République Démocratique du Congo à l’ouest, par le Rwanda au nord, la Tanzanie à l’est et il est bordé par le Lac Tanganyika au sud ouest.

Son climat est équatorial tempéré.

La capitale du Burundi était Bujumbura, mais elle a été remplacée par la ville de Gitega le 21 décembre 2018 (toutefois Bujumbura reste la capitale économique du pays).

 

En Guadeloupe, la Basse Terre, me rappelle le pays de mon enfance par la verdure de sa végétation et par ses “collines”,

Carte du Burundi

Le Burundi compte plus de 11 millions d’habitants. Le taux de croissance démographique est de 3,1 % par an. La population Burundaise est très jeune, avec 46 % de Burundais qui ont moins de 14 ans !

Les langues officielles du pays sont le Kirundi (parlé par 100% de la population), le Kiswahili (parlé par 10%) et le Français (parlé par 8%).

Voici une petite leçon de Kurundi:

Prononciation

U se prononce                   ou

C se lit                              TCH

S se lit                                  SS

E se prononce toujours     é

J se lit                                   DJ

RW se prononcent          RGW 

BW se prononcent           BGW

Formules de Salutation

Bonjour  –  Bwakeye

Bonsoir  –  Mwiriwe

Comment ça va  –  Amakuru maki

ça va bien  –  Ni meza

Au revoir  –  Turbonanye

Bon voyage  –  Urugendo ryiza

L’économie burundaise

La devise nationale est le Franc Burundais (BIF). Les billets se déclinent en 8 valeurs faciales: 10000 BIF, 5000 BIF, 2000 BIF, 1000 BIF, 500 BIF, 100 BIF, 20 BIF et 10 BIF.

Les pièces de monnaie sont constituées de : 1 BIF et de 5 BIF.

 


​ Des BIF

L’économie Burundaise repose principalement sur le secteur de l’agriculture et de l’élevage. Ces productions se développent essentiellement dans les campagnes et concernent des produits tel que le thé, le café, le coton et les cultures vivrières. 90% des burundais sont agriculteurs.

Les principaux partenaires à l’export sont l’Allemagne, la Belgique, les Etats-Unis et la Suisse.

Quelques exemples de production

Le café: C’est est la principale culture de rente.

Plus de 800 000 agriculteurs travaillent dans ce secteur qui représente entre 60% et 80% des recettes d’exportation.

La filière a commencé en 2005 (naissance des cafés Sambi) et a fini de se développer en 2009 lorsque l’Ocibu (Office des cultures industrielles du Burundi) en a pris le contrôle.

Office du Café du Burundi

En Guadeloupe, le souvenir de la culture du Café reste très présent. Il est entretenu par les vestiges des caféières dans les communes de la côte sous le vent, proches de la Basse Terre.

La Maison du Café, du domaine de l’Habitation de la Grivelière située à Vieux Habitants est un magnifique lieu de mémoire. J’y retrouve les odeurs de mon enfance.

Le thé: Le thé est la seconde culture commerciale du pays (10 à 15% des recettes d’exportation).

Plus de 50 millions d’agriculteurs travaillent dans ce secteur. L’OTB (office du thé du Burundi) assure 20% de la production, il dispose du monopole de la transformation des feuilles de thé et celui de leur commercialisation .

Paquet de thé burundais

La banane: Le bananier occupe l’une des première places dans la production vivrière du pays.

Il est cultivé dans presque toutes les zones agro-écologiques du pays et occupe 40,9% des terres arables. Avec la banane les Burundais produisent du vin de banane (présent dans toutes les festivités des populations rurales) et avec les feuilles du bananier ils créent des cartes postales .

Un exemple d’agro-transformation: une carte postale réalisée à partir de feuilles de bananier.

 

En Guadeloupe, la culture de la banane occupe également une place importante. Les bananeraies me font encore penser au Burundi.

 

Cousins de culture ?

Faisons le parallèle entre le tambour et la danse du Burundi et de la Guadeloupe. 

Le tambour burundais: Le tambour est une partie importante de l’héritage culturel burundais.

Le Burundi est connu pour ses tambours traditionnels comme les amashako, les ibishiko… Les batteurs se produisent toujours sur l’ancien site royal de Gishora (situé à 10 km au Nord du Gitega). Ils ne jouent que pour des occasions spéciales. Cet art est  sacré!

Une troupe de 20 batteurs portant leurs tambours sur la tête chantent, dansent et se placent autour du tambour central, appelé inkiranga, dans l’attente de son signal. Les abanya Mashako et les abanya Bishikiza battent leur rythme en harmonie. L’inkiranga exécute une danse où se mêle la fantaisie, la gravité et l’imitation de danses guerrières.

Fabrication: les tambours ont la forme d’un mortier et sont recouverts d’une peau de vache ou de chèvre tendue, fixée par plusieurs chevilles en bois. On en joue avec des battes et non avec les mains comme en Guadeloupe.

Le tambour burundais

Le tambour Guadeloupéen: Le Ka est un tambour utilisé pour jouer du Gwoka, musique traditionnelle Guadeloupéenne.

A l’origine le Ka était fabriqué à partir de peau de cabri tendue. Il existe différentes tailles de tambours:

                                     – le plus grand: le boula joue le rythme central.

                                     – le plus petit: le marqueur (ou makè en créole) marque la mélodie et interagit avec les                                             danseurs, les chanteurs …

Le tambour est également utilisé dans les “déboulés” de groupes à peaux au Carnaval.

Cette musique tire ses origines de la musique africaine (comme au Burundi) jouée par les esclaves des anciennes plantations.

Légende:​ Un marqueur (makè).